Peut mieux faire

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Le ministère de l’Intérieur a officialisé le 10 février un partenariat avec une application contre le harcèlement de rue. Les associations de défense des droits des femmes dénoncent ce choix et rappellent l’importance de mieux former policiers et gendarmes.

Marlène Schiappa, ministre de la Citoyenneté et ex-ministre à l’Egalité femmes-hommes, le 23 novembre dans un commissariat de police parisien. (Christophe Ena/AP)

par Violette Vauloup

publié le 19 février 2022 à 15h15

Le ministère de l’Intérieur et le groupe Monoprix ont signé le 10 février une convention avec l’application Umay. Depuis sa création en 2019, celle-ci répertorie la liste des lieux sûrs où les femmes peuvent se réfugier en cas de harcèlement de rue. Avec ce partenariat, tous les gendarmeries et les commissariats de police rejoignent le dispositif, ainsi que 700 magasins du groupe Monoprix qui doivent intégrer la liste des «safe places» d’ici le mois de juin. Le cabinet de Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur chargée de la Citoyenneté, voit dans cette collaboration la suite logique de la création du délit d’outrage sexiste, en 2018, qui visait à pénaliser le harcèlement de rue.

D’après un sondage Ifop de 2018, plus de huit femmes sur dix ont déjà été confrontées à au moins une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue ou les transports en commun, soit plus de 20 millions de Françaises. Et, en 2019, 17 % des femmes disaient renoncer souvent ou parfois à sortir de chez elles pour des raisons de sécurité, selon les données du ministère de l’Intérieur.

Avant d’intégrer un nouveau «lieu sûr» à sa liste, Umay assure former les employés, «parce qu’il est important de connaître les bons gestes, les choses à dire et à ne pas dire à une victime. Par exemple, on ne met pas une personne dans la réser…

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