l’essentiel Insultes, gestes ou comportements déplacés… C’est le quotidien subi en ville par de nombreuses femmes, en particulier. Et seulement 11 verbalisations en 2021 à Toulouse. Une application est développée dans la Ville rose pour sécuriser les victimes.
« Le harcèlement de rue pourrit la vie des femmes. On en vient à ne plus s’habiller comme on voudrait pour ne pas subir des réflexions, des humiliations voire des agressions. Je n’ose plus rentrer à vélo chez moi de nuit », regrette Marie qui a l’habitude de subir des insultes lorsqu’elle traverse le centre-ville. Le phénomène n’est pas nouveau. Cela fait de nombreuses années que des femmes, des minorités sexuelles ou identitaires sont victimes d’une panoplie d’attaques physiques ou verbales en plein centre-ville de Toulouse. Et ailleurs.
Depuis 2018, la police municipale peut intervenir face à ces attitudes violentes, dégradantes et dangereuses. « Les agents interviennent en cas de constatation directe ou suite à une plainte d’une victime pour un fait qui vient de se dérouler », confirme le Capitole.
Verbaliser une personne pour un outrage sexiste s’avère pourtant plus compliqué. Pour l’année 2021, seulement 11 verbalisations ont été enregistrées.
Applications, cartographie…
« Cette infraction est difficile à relever, car s’agissant d’une contravention, il faut impérativement que l’agent la constate personnellement. Intervenant exclusivement en tenue, il est donc rare qu’un auteur s’aventure à passer à l’acte en la présence de la police municipale », précise la mairie de Toulouse.
Face aux nombreuses agressions, certains ont décidé de ne pas rester les bras croisés. Pauline Vanderquand fait partie des personnes qui veulent faire bouger les choses. « On a tous eu des histoires. Un soir avec des copines, j’ai décidé de développer une plateforme de prévention », explique la cofondatrice de l’entreprise Umay.
Cette application mobile permet de sécuriser les trajets de personnes qui se sentent menacées ou harcelées. Un système de géolocalisation permet de tracer le chemin de l’utilisateur sur une carte et de le partager avec des personnes de confiance. « On a aussi mis en place une cartographie qui permet de renseigner les coins où il y a eu des signalements d’agressions. Et si l’un de nos utilisateurs se sent menacé, il peut rejoindre un endroit sécurisé que l’on a développé en lien avec les commerces et les restaurants de la ville », poursuit Pauline Vanderquand.
L’application Umay, déjà disponible à Toulouse, est en voie de développement dans plusieurs villes et grandes métropoles. Les fondateurs attendent davantage de partenariats avec les mairies dont celle du Capitole pour accroître les fonctionnalités de la plateforme.